Solidarité

[Solidarité] Sentiment d’un devoir moral envers les autres membres d’un groupe, fondé sur l’identité de situation, d’intérêts (Définition du LAROUSSE)

Nous traversons une crise sanitaire sans précédent depuis la grippe espagnole. Alors que de nouvelles mesures de confinement nous demandent à tous de faire des efforts et de savoir raison garder, ayons en tête un mot : Solidarité. La solidarité comme fil rouge de nos quotidiens sous quarantaine, de notre reconnaissance envers les héros évidents et invisibles en première ligne face à l’épidémie, de notre exigence à l’heure du bilan.

L’épidémie COVID-19 montre à quel point il y a urgence à remettre de la solidarité à tous les échelons.

A l’échelon européen : L’Union Européenne ne sortira pas indemne de la crise. Comment comprendre l’omniprésence de l’institution quand il s’agit de cadrer, normer, imposer quand on assiste à son impuissance ou son inertie à aider un pays membre : l’Italie, à anticiper et à mutualiser les moyens, notamment matériels.

A l’échelle de la France : On peut parler de civisme ou de respect. L’adoption des gestes barrières est un acte de solidarité envers nos concitoyens les plus fragiles. Oui, il est cruel de ne pas pouvoir visiter nos aînés. Oui, il est kafkaïen de nous demander de télé-travailler tout en gardant nos enfants. Oui, le flux d’information est anxiogène. Oui, le confinement rend claustrophobe. Oui, après les grèves, l’activité économique n’avait vraiment pas besoin d’une paralysie de plusieurs mois. Mais c’est une question de survie, en particulier celle des plus vulnérables. Pour le reste, le fil de nos vies reprendra bien un jour.

A l’échelle de notre système de soins : Les hôpitaux, les médecins, les infirmières et les services de secours ont lancé l’alerte depuis des mois. Ils revendiquent plus de moyens et une revalorisation des rémunérations. Solidaires par vocation, ils ne désertent pas quand ils sont en grève. De facto, ils pèsent malheureusement moins que des agents RATP. Dans la crise, ils répondent présents.

Les professionnels de l’aide à domicile et plus largement du médico-social, qui accompagnent les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les enfants et les familles en difficulté, font preuve eux aussi d’une capacité de mobilisation exemplaire. Cela leur demande beaucoup d’abnégation tant ils sont les oubliés des politiques publiques de gouvernement en gouvernement.

Nous avons un devoir de solidarité envers ceux qui prennent soin de nous et de nos proches, au péril de leur santé car, jusqu’à aujourd’hui, sous-équipés en masques de protection. Aujourd’hui, nous devons entendre leur appel à « rester chez nous ». Au lendemain de l’épidémie, il faudra leur rendre ce dévouement.

Tirer les leçons de la crise, ce sera d’abord construire la réponse sanitaire et médico-sociale de demain pour affronter ce type de crise : virus, comme pic de vieillissement de la population. Cela veut dire : donner véritablement des moyens à l’hôpital (et pas seulement jouer avec les lignes budgétaires), revoir son organisation et, bien entendu, revaloriser les salaires des personnels hospitaliers.

Ce sera construire l’accompagnement à l’autonomie de demain pour répondre au souhait de 90 % des Français de vivre chez eux grâce à une offre de services à domicile accessible quel que soit son revenu et son lieu d’habitation. Qui dit offre accessible et présente sur tous les territoires dit réévaluer les salaires à la hausse. L’enjeu : rendre attractifs les métiers de l’accompagnement, du care, afin d’être en mesure de répondre aux besoins.

Pour cela, il faut changer de prisme : les services d’aide à domicile sont une solution à la crise de l’hôpital et des services d’urgence et de secours. Le coronavirus montre à quel point les aides à domicile sont les sentinelles du quotidien, l’unique lien avec l’extérieur en cas de confinement, les vigies d’une dégradation de l’autonomie ou d’apparition des symptômes. Il est temps d’investir dans ce secteur pour construire la solidarité générationnelle autour de lui plutôt que de laisser les personnes fragiles ou leurs aidants familiaux dans leur solitude.

Cela passe par des moyens budgétaires et le recours à la Solidarité nationale. La création d’un 5ème risque de Sécurité sociale est nécessaire. Le risque est là. Nous en faisons l’expérience.

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