Dimanche soir, la Reine Elizabeth II s’est adressée à une audience beaucoup plus large que la population du Commonwealth. Comment expliquer la portée du Queen speech ?
Elizabeth II aurait écrit en grande partie son discours. Chapeau ! Dimanche, elle a prononcé le discours parfait.
Concis. Plus une parole est rare, plus elle est forte. La Reine d’Angleterre ne se perd pas en développements qui diluent le propos inutilement. Elle prend toutefois le temps de s’adresser à tous ses publics : les familles éprouvées, les anglais déboussolés, les soignants, les professionnels du care, tous ceux qui font tourner le pays pendant le confinement…, à tous les territoires, à toutes les communautés et à toutes les religions.
Humain. Peu de dirigeants accepteraient de s’effacer pendant un tiers du discours pour donner à voir ceux qui sont sur le terrain, ceux qui font.
Incarné. Qui peut rester insensible à l’évocation de son premier discours à la radio en 1940 ? Nul besoin de métaphore guerrière pour mobiliser un peuple, lui demander un effort et lui donner courage et espoir. Pour celle qui a connu la guerre, un drame familial, des crises économiques, un Brexit…, donner le cap d’un horizon plus clément suffit.
Dans un discours court, solennel, traditionnel dans son expression, assez moderne dans sa forme, elle a montré le chemin à un peuple qui en a vu d’autres et qui a su et saura se relever.
En cela, elle a parlé à tout le Monde. Elle a touché les cœurs. The perfect speech.